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Apprendre à questionner

22 février 2008

Ouverture

Bonsoir,

Jusqu'ici, je n'étais pas impliquée en politique. Les discours, les décisions gouvernementales, les actions de l'opposition... Cela ne m'a jamais beaucoup interpellée. J'ai grandi avec Mitterand et voté contre Chirac. Puis pour Chirac comme bon nombre d'entre nous.

J'ai suivi avec effarement la rapide montée en puissance de Sarkozy. Après une longue réflexion et une alternance entre Bayrou et Royal, j'ai voté pour le PS, pensant qu'elle réussirait peut-être à rallier suffisamment de votants, malgré une piètre campagne et de piètres idées.

J'ai suivi avec angoisse l'élection de Sarkozy, persuadée que les électeurs allaient s'en mordre les doigts. Aujourd'hui, après 9 mois de présidence, j'espère que tous ceux qui ont pu être aveuglés par les discours démagogiques de Sarkozy commencent à ouvrir les yeux.

Nous avons élu un adolescent.
Un adolescent à l'égo surdimensionné qui offre sa vie privée aux caméras et aux zooms pour mieux détourner l'attention de son action.
Un adolescent président d'une république laïque qui déclare que
« dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s'il est important qu'il s'en rapproche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l’espérance ». Un discours inacceptable qui représente une mise en cause de la laïcité républicaine, alors même que le président est élu pour entre autres défendre cette dernière. Sarkozy déclare qu'il ne questionne en rien la loi de 1905, mais ses paroles vont dans le sens contraire ! 

Le problème n'est pas de s'interroger sur la place des religions. Chacun est libre de suivre ou non la religion de son choix. Cependant, selon Sarkozy, il serait quand même préférable de croire : "Mais un homme qui croit, c'est un homme qui espère. Et l'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent."  Dans sa grande tolérance, le président nous explique également que "Même celui qui affirme ne pas croire ne peut soutenir en même temps qu'il ne s'interroge pas sur l'essentiel."

Merci Nicolas d'affirmer que je m'interroge sur hum l'essentiel ? C'est à dire ?  La vie après la mort ? Ah c'est simple, selon moi la vie après la mort se résume aux vers qui sortent de notre corps. Je n'accepterai jamais qu'on puisse dire à ma place ce que je pense ou non. Cet homme use des raccourcis et des déclarations à l'emporte-pièces depuis toujours pour pouvoir habiller les autres à sa sauce. Cet homme devient dangereux pour la République française et il va falloir sérieusement commencer à réfléchir à un moyen de faire changer les choses avant 2012.

Les citations utilisées dans ce billet sont extraites du discours de Nicolas Sarkozy en la Basilique Saint-Jean-de-Latran, à Rome, le 20 décembre 2007. Vous pouvez lire l'intégralité de ce discours ici :http://www.linternaute.com/actualite/politique/document/discours-laicite-sarkozy/discours-latran.shtml

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